j'ai envie...
Des fois je ne fais plus de différence entre un cadavre et une personne qui a juste les capacités de vivre, espèce de machine humaine sans grand intérêt à part celui d'être un pion qui au milieu de ses congénères forme la foule. Cet amas d'humains aux identités diverses qui paradoxalement forme un ensemble cohérent. La foule rend anonyme, elle simplifie les rapports, elle masque silencieusement les qualités & les défauts des individus pour ne montrer qu'un aspect simplifié et clair, la foule est un tout, pas de place pour la diversité en son sein. La foule est une armée, qu'elle fasse la guerre ou du shopping, elle lutte pour sa survie et donc écrase méthodiquement toute rebellion même involontaire, la foule est asexuée (euh non elle est hétéro), la foule c'est la loi de la majorité (qui est paraît il l'apanage d'un système démocratique), pourtant c'est au milieu de cette même foule aux valeurs tellement basiques que je me sens le plus seul, plus seul que quand je suis au fond de mon lit à pleurer pour pas grand chose, plus seul que lorsque je me ballade dans des rues désertes, plus seul encore que lorsque j'essaie de comprendre mes choix de vies. Alors pourquoi j'aime me retrouver au milieu de cette foule, elle me rassure, me protège, encore une contradiction, une de plus, rien de bien neuf donc. Mais la foule me rappelle que je suis un être unique, pas meilleur ou moins bon qu'un autre mais différent, tout ça grâce ou à cause de mes douleurs, mes joies, mes actions, mes pensées et mes envies. Tiens oui j'ai des envies:
envie de faire mon coming à mes potes
envie d'un garçon qui m'enlace pour me réconforter
envie de retourner vivre à Nantes après trois années à Rennes
envie d'arrêter de jouer un rôle
envie d'un coca frais avec des glaçons
envie de trouver un vrai boulot qui puisse m'épanouir
envie de continuer à jouer ma princesse et à croire au prince charmant
envie de vivre comme je me le suis toujours interdit, librement!
toutes ces envies me rappellent que je ressens des émotions et donc que je suis bien vivant et pas encore cette machine humaine, pièce ajoutée au puzzle hétéroclite qui forme la foule, c'est déjà ça.