la tentation suicidaire est elle une maladie incurable?

Publié le par stéphane

Je pensais mettre sorti de cette période là, celle où le simple fait de penser à mon existence, à ma vie me plongeait dans un desespoir et un profond malaise, pathétique vision de moi même, les larmes aux yeux dans l'obscurité rassurante & pourtant terriblement sinistre de cet appartement qui me sert de refuge. Je pensais que mon optimisme légendaire avait eu raison de ce mépris que je ressentais à l'encontre du "personnage" que j'étais, marionnette ridicule jouant avec maladresse les "codes" du garçon bien dans sa peau. Non j'allais mal, je voulais partir, plus d'espoir de vie meilleure en tout cas c'est ce que je pensais. Puis j'ai eu une période euphorique qui correspondait avec le fait que je m'assumais en tant qu'homosexuel, la vie était belle, plus de mensonges, un coming out qui commencait plutôt bien, des réactions positives, alors pourquoi? Pourquoi j'ai à nouveau envie de passer sous un train? de ne pas finir mon trajet entre deux rives d'un pont? de claquer d'un arrêt cardiaque comme ça aurait déjà du se passer? Non le fait de m'assumer ne m'a pas enlevé toutes mes angoisses contrairement à ce que je pensais, je ne me sens pas totalement libéré, je reste au sol, groggy, comme après un bon uppercut, tremblant & gémissant comme la dernière des victimes, pourquoi? Je n'ai pas de raisons particulières de me plaindre alors pourquoi rester dans ce minable apitoiement sur soi, quel est donc ce jeu dont je n'arrive à m'extraire? J'ai honte de ces sentiments et pourtant ils me tenaillent sans cesse. Est ce le fait d'être célibataire? c'est vrai que vivre seul me renforce dans cette voie sans issue, ce sentiment d'inutilité, d'être en marge, de ne faire partie d'aucun groupe, cette sensation malsaine qui stigmatise ma paranoia, je n'arrive plus à trouver ma place nulle part, j'en ai marre de traîner avec des hétéros dans des lieux hétéros mais je ne traîne pas non plus avec des gays dans des lieux gays, à écrire ça me parait futile et pourtant ça me déchire le crâne, je n'ai pas le caractère du loup et la solitude est pour moi une torture. Pour vivre je dois me savoir entouré, apprécié, aimé...je me dis que si je ne ressens pas cette sollicitude c'est que je ne la mérite pas, alors à quoi bon continuer cette mascarade? A quoi bon être le clown de cette scène misérable? Mes sentiments s'emmêlent, je ne sais pas qui je suis, où je vais, j'ai l'impression d'errer sans véritable but, juste parce que j'existe déjà, je dois jouer mon rôle, figuration inutile, mais pendant combien de temps encore? Je sais que cette phase va passer et qu'il était dérisoire d'en parler ici mais le fait d'avoir écrit ces quelques lignes me libère d'un poids, imaginaire certes mais tellement pesant...

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