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Publié le par stéphane

Ces suicides qui inquiètent Renault
Trois morts en quatre mois à Guyancourt. Le parquet ouvre une enquête préliminaire.
Par Sonya FAURE (dans Libération) le mercredi 21 février 2007:
 
 
Ses collègues lui avaient pourtant répété : «Lâche ! Mais lâche prise ou tu vas péter un câble !» Raymond D., 38 ans, n'a pas lâché. Il s'est pendu à l'aide d'un ceinturon. C'est le troisième salarié du technocentre Renault de Guyancourt qui se suicide en quatre mois. Lui l'a fait chez lui. Les deux précédents, sur le site du technocentre.
Lettre. Hier, le parquet de Versailles a ouvert une enquête préliminaire. «Chaque fois, c'est le même profil, estime Vincent Neveu, délégué central adjoint CGT pour l'ingénierie et le tertiaire. Des ingénieurs ou des techniciens très engagés dans leur travail et qui avaient un fort besoin de reconnaissance.» Raymond D. allait passer cadre. Selon le Parisien, il aurait laissé une lettre à sa famille expliquant qu'il ne se sentait «pas capable de faire ce travail», que le travail «était trop dur à supporter». 
«Evitons tout amalgame : le suicide est toujours le résultat d'une situation personnelle complexe ; il est difficile de faire des conclusions hâtives sur ses causes», prévient la direction. Qui renvoie chacun à sa part de responsabilité. «C'est un échec collectif, pour nous, direction de l'établissement, mais aussi pour les organisations syndicales et tous les collègues, estime Antoine Lepinteur, DRH du technocentre. Nous n'avons pas su voir.» Depuis les deux derniers suicides, une cellule d'aide psychologique est ouverte aux salariés désirant être écoutés. Et depuis 1998, un observatoire d'évaluation du stress a été mis en place. «Nous avons une politique de certification des conditions de travail : nos taux d'accident du travail, d'absentéisme et de turn-over sont très faibles et en baisse», certifie Antoine Lepinteur.
Mais pour la CGT, observatoire et taux ne suffisent pas. C'est l'organisation du travail qui est en cause. Elle dénonce un «climat anxiogène dans le groupe» dû au «Renault contrat 2009» de Carlos Ghosn. «Quand il présente son plan, Ghosn dit que si on n'atteint pas ses objectifs c'est l'avenir de Renault qui s'annonce mal, donc l'emploi», note Vincent Neveu, de la CGT. Au sein du technocentre chargé de concevoir les nouveaux modèles de Renault, Raymond D. travaillait sur le projet de remplacement de la Laguna, pierre angulaire du contrat 2009. Selon la CGT et SUD, Renault aurait mis en place un système de management et de cotation stressant, individualisant les performances. Un exemple : l' «enquête engagement» lancée par la direction auprès de certains salariés du technocentre pour connaître leur engagement individuel dans la réussite du Renault contrat 2009.
Epouses. Depuis l'annonce de la mort de Raymond D., la CGT a été contactée par deux épouses de salariés affolées. «Leurs maris présentent des caractéristiques proches de nos collègues qui se sont suicidés : retour au domicile après 22 heures, impression d'être dépassé par la charge de travail. L'une d'elles a fini en larmes, témoigne Vincent Neveu . Elle n'avait pas osé dire à son mari qu'elle appelait un syndicat.» La CGT et SUD demandent une expertise indépendante sur «les conséquences sociales de l'organisation du travail». Jusqu'à présent, la direction a refusé. (source Libération).
C'est quand même incroyable que même après 3 décès la direction refuse toujours de voir qu'il y a un problème. les cadences infernales & la pression hiérarchique "outils" préférés du capitalisme (paraît il à visage humain comme on veut nous le faire croire!) causent la mort et le desespoir de travailleurs qui perdent leurs vies et leurs santés à engraisser des actionnaires et autres parasites. Même si ça peut paraître "démodé" d'être anti capitaliste, je ne vois pas en quoi cet exemple flagrant des conséquences de son organisation sur les travailleurs est progressiste, perso ça sent plus la régression sociale, mais tout ça n'est bien sûr qu'un détail...

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